Suite à quelques visites récentes, mes humeurs suscitées par la muséographie et l’architecture des musées* ont repris le dessus...
Cet énoncé abroge déjà toute neutralité. Mais est-ce grave, vraiment? Le savoir et ses messagers sont dorénavant brocardés, ce qui génère une autocensure protectrice de la part des médias à vocation culturelle. Les lieux et les expositions sont rarement commentés. Peu de critiques argumentées et aucune passion: l'institution se protège, elle fabrique la culture, la diffuse et incarne par défaut la création. Ce système, qui a permis l'éclosion de nombreux artistes, ne me gênerait pas en soi si l'alternative subsistait.
La recherche en création, et la curiosité insatiable qu'elle suppose, quand elle ne se rattache pas à une culture d'état, est un combat. Doit-on cependant rester neutre dans un lieu de connaissance ? Est-ce souhaitable?
L'indifférence ne nourrit personne, c'est une forme d'oubli, de disparition.
Le consensus actuel illustre un mépris grandissant à l’égard de l'exigence expérimentale. Sans discernement, les considérations politiques les plus opportunistes ou les plus éculées s'appuient sur les nécessités économiques et l’incompréhension supposée du « public ».
Il s’agit là d’un autre débat. Reconnaissons qu’il convient, en préambule, de se justifier : je ne remets pas en cause la naissance de nouveaux espaces culturels. Je m’interroge sur les motivations qui régissent leur gestation et leur organisation.
Le débat n'a-t-il pas autant sa place que le respect policé, l’acceptation muette devant la Beauté et le Savoir ?
Discuter, céder à une tentation critique nourrit certes son auteur mais me permet d’espérer que l’objet artistique, patrimoniale ainsi que le musée (en tant que réceptacle et œuvre) « bougent encore »…