Les premiers ouvrages de Philippe Garrel, dont Le Révélateur, me fascinent. Tourné clandestinement près de Munich, le film confronte un jeune couple et son enfant de quatre ans. Ces saynètes muettes s’apparentent, dans leur rythmique, au slapstick, sans aucune connotation burlesque, une gestuelle dévoyée, répétée, imprégnée d’un climat nocturne et dramatique…
Premier essai de l'expérience Zanzibar, ce moyen métrage constitue un jalon cinématographique. On ne peut aujourd’hui le (re)découvrir sans référence, sans ignorer ce qu’il agglomère (l’Expressionnisme et toutes les tentatives d’exacerbation sensorielle au cinéma) et ce qu’il influence (à des degrés divers d’intensité Bartas ou Grandrieux).
Le dialogue, la musique, et les bruitages même en sont absents.
Le cinéma d'aujourd'hui utilise peu l’intensité du silence*. Muet, Le Révélateur semble plus mutique encore que le cinéma des origines qui s’accommodait par défaut de l’absence d’une bande sonore, et qui avait le plus souvent recours à un accompagnement musical.(...)
Premier essai de l'expérience Zanzibar, ce moyen métrage constitue un jalon cinématographique. On ne peut aujourd’hui le (re)découvrir sans référence, sans ignorer ce qu’il agglomère (l’Expressionnisme et toutes les tentatives d’exacerbation sensorielle au cinéma) et ce qu’il influence (à des degrés divers d’intensité Bartas ou Grandrieux).
Le dialogue, la musique, et les bruitages même en sont absents.
Le cinéma d'aujourd'hui utilise peu l’intensité du silence*. Muet, Le Révélateur semble plus mutique encore que le cinéma des origines qui s’accommodait par défaut de l’absence d’une bande sonore, et qui avait le plus souvent recours à un accompagnement musical.(...)
* Je ne sais pas si l'absence de son relevait ici du choix ou d'une contrainte technique liée à la modicité des moyens et à la rapidité du tournage. Il est surprenant aussi de découvrir ces acteurs célèbres pour leur tessiture ou leur intonation comme des modèles, des silhouettes allégoriques. Mais il est certain que cette sensation lacunaire décuple, dans certains cas majeurs, la force visuelle, hypnotique. Par ailleurs, les cinéastes contemporains se sont parfois intéressés à cette question, sans toutefois renoncer au son comme vecteur sensoriel. Voir ICI.