Je soulignai lors du précédent message à quel point l'image vidéo abordée dans son intégralité serait insupportable sans une colonne vertébrale faite de musique et de mots. On ajoutera qu'une adaptation de la forme et des supports, en considérant cette image non comme un tissu narratif et conceptuel mais comme un tableau animé, un fond mouvant, une texture propre à d'autres expériences, serait également envisageable mais réductrice...
La saturation renvoie aussi à un excès, ce que le Littré souligne en évoquant le sol saturé des cimetières, une terre où la putréfaction des corps est rendue impossible par la trop grande quantité de dépouilles inhumées.
Quantité signifie ici fréquence.
Le spectateur du Jardin des supplices peut-il, de par la trop grande profusion d'informations et de sensations, prendre part aux enjeux de l'histoire, à la perception par Clara de ladite corruption des chairs? La question reste en suspens...
En quoi l'image de l'opéra virtuel est-elle saturée, accumulative? Elle l'est tel le roman de Mirbeau qui suppure à force d'imprégnations et de chocs mentaux, qui dégorge et glougloute sous l'assaut répété des liquides évoqués, de la dispersion de ton, aussi, assumée et concertée....
Pour filer une métaphore musicale, ce qui n'est pas hors de propos, la saturation s'insinue tant dans l'harmonie (des calques associés ou superposées) que dans le contrepoint, c'est-à-dire le montage...