25 avril 2010

Pantin ou non? 1/2

Le montage du Jardin des supplices touche bientôt à sa fin. Se pose actuellement la question d'une séquence que je peux ou non fabriquer et intégrer à la vidéo... Tout dans le comportement de nos personnages indique un destin, ainsi qu'une tendance maniaque qui les dépasse. Le narrateur ne peut résister à la passion charnelle que Clara insinue en lui. Servilité rime ici avec sensualité... L'héroïne est tendue comme un arc vers cet objectif de cruauté passive. Le tourmenteur manipule des corps mais il est lui-même asservi à cette "esthétique du corps en lambeaux"...
Depuis la naissance du projet, j'éprouve l'envie d'immiscer des marionnettes dans cette univers fantasmé, ce témoignage de la dépendance et de la manipulation. L'acte 4 fourbit sa morale, tel une fable. Les pantins à la fois ridicules et obscènes y ont une place toute désignée. Ils fournissent souvent une métaphore du créateur, et les rôles parfois s'inversent. Le marionnettiste devient occasionnellement le serviteur de sa propre créature: c'est un des thèmes privilégiés des numéros de ventriloques et de certains films fantastiques. Le pantin constitue également une caricature de l'organicité humaine, de ses limites: les membres schématiques ne permettent que des mouvements saccadés et mécaniques.