17 janvier 2010

Le cinéma comme catastrophe

A l‘occasion de la parution nouvelle et augmentée des écrits sur le cinéma de Benjamin Fondane*, j’ai écouté sur France culture une intervention qui résumait le point de vue de ce poète amoureux de l'écran... Auteur d’un livre connu sur Rimbaud** et lié avec Adamov, Fondane est en marge du Surréalisme, il appartient à la longue cohorte des excommuniés par le pape Breton. Fondane considère le cinéma d’avant le parlant comme un phénomène catastrophe***, ce qui n’est pas péjoratif selon lui mais résume la force libératrice de cet art visuel, notamment dans les burlesques. On pourrait tout à fait comparer cette définition avec l’informe de Bataille, cet au-delà de toutes les conventions de tous les préjugés. Bataille est lui-même un adepte de certaines bandes comiques****.

* Aux éditions Verdier/poche
** Rimbaud le voyou, Denoêl et Steele, 1933
*** à ne pas confondre avec les réflexions post-modernes de Virilio...
**** Et ce que l’on ignore, un adepte fervent de Fernandel pour lequel il imagina le synopsis d’un film qui ne fut hélas jamais tourné. Voir l’Anthologie du cinéma invisible par Christian Janicot, éd. Arte/Jean-Michel Place, 1995