7 décembre 2009

Pensée isolée

Un besoin effréné d’ordre et de classement me fait mettre le nez dans mes archives numériques, classer les liens, actualiser les dossiers, exhumer des images sans finalité qui ont résisté à d’autres écrémages. Pourquoi celle-ci, verticale et non assimilable au format vidéo, a-t-elle par exemple échappé aux purges successives ? Réalisée en avril 2008, elle est liée à un projet épisodique et tenace : les Trajets, paysages en mouvement ou déplacements du moi dans le paysage. Il est vrai, nous l’avons oublié, que l’automobile a modifié notre appréhension du monde, que tout lieu est devenu essentiellement un glissement, une vue transitoire sans que les césures entre les vues soient encore perceptibles. Le paysage reste le territoire des photographes et des peintres. Cela m’a amené à envisager ce futur film comme une succession d’images fixes qui trahiraient cette angoisse, cette soif d’étreindre ce qui fuit.