11 décembre 2009

Suite et queue de poisson

Il y a aussi cette mutation technique, technologique qui depuis dix ans m’a entraîné par d’autres axes circulatoires, ou les mêmes transformés, pelés, bétonnés, jalonnés de pelleteuses et de signalisations provisoires, de recommandations routières réformant par radar ou panneau indicateur ma perception de cet environnement.
Un trajet n’a rien d’une déambulation. Il est d’une nature récurrente et obligée, le plus souvent à horaires fixes. Il est clos comme tout acte répétitif, et ouvert par ses perceptions inédites, ses imprégnations externes, les faits qui s’y déroulent.
Cette image m’embarrasse. Elle fait référence à un temps qui n’est plus. A une fin de parcours aussi puisque la seule vue de cette rangée d’arbres annonce la finalité de mon trajet, sa destination plus que son aboutissement...
Est-ce aussi le but du film en devenir? S’agit-il aussi de montrer que l’on parvient en un autre lieu ou, au contraire, que le déplacement n’est qu’un leurre ?
Plus d'une année s'est écoulée. Les peupliers demeurent, le béton et les palissades grillagées cernent désormais l’arbre isolé. Ce ciel d’Airain est trop pur. Il convient d’éviter toute nostalgie simplificatrice et ambiguë.