14 octobre 2009

Léger, de l'objet glorifié.

Le cinéma acquiert sans doute un pouvoir supérieur dans sa présentation de l’objet, de l’objet moderne surtout. Il l’exalte en ses usages concrets, ou nous le montre dans ses manipulations inadéquates et contrariées… Léger note : j’ai pris des objets très usuels que j’ai transposés à l’écran en leur donnant une mobilité et un rythme très voulu et très calculé.
De cette rythmique, il convient de rapporter que l'élaboration du Ballet mécanique fut d’abord motivé par l’œuvre éponyme du compositeur Georges Antheil*.
Pour le peintre que demeure Léger, pour lequel le cinéma sera une expérience jubilatoire et pourtant éphémère, l’invention majeure du cinématographe reste le gros plan, c’est-à-dire une vision fragmentée du réel qui permet une caractérisation de l’objet... Il omet sans doute en cela que cet apport est le résultat de l’optique qui, via le microscope, a atomisé l’objet depuis longtemps, ce que les artistes abstraits n’ont eux pas négligé...

* Alors que les moyens techniques du cinéma parlant l'aurait permis ultérieurement, le morceau musical n'a jamais été synchronisé avec le film de Léger et Murphy. L'effectif de la pièce démontre le parti pris provocateur et un goût pour l'objet moderne:
sonnettes électriques, enclumes, klaxons de voitures, hélices d'avion...