Ce qui d’emblée me surprend, dans les animations de Georges Schwizgebel*, c’est la fluidité qui s’élabore en plan séquence. Tout dans son travail s’oppose à la rupture, à la césure, tout est passage, transition, travellings acrobatiques et virevoltants qui construisent l’illusion d’un monde. Dans l’Homme sans ombre (2004), d’après le récit du romantique allemand Aldebert von Chamisso, cette virtuosité aérienne, cette valse visuelle accompagnent un récit d’angoisse, se mettent au service de l’inquiétude sans jamais renoncer à cette lisibilité, à cette composition contrapunctique. L’ombre, même manquante, peut précéder les pas. La grisaille du début, routinière et rassurante, évoque les représentations tardives de Jean Hélion au chromatisme enchanteur ou assourdi, cerné de noir. Les masses architecturales se déploient, se franchissent, s’écrasent ou s’arqueboutent. La caméra subjective et véloce, rivée aux bottes de sept lieues, rappelle les rebonds d’une balle par Tezuka.
Du même réalisateur, on appréciera également Retouches, éloge de la picturalité animée, et Jeu, tourbillon musical, mise en abyme qui confine au vertige kaléidoscopique.
Dépourvu du moralisme lacrymal de son modèle littéraire, Peter Schlemihl, moins anachorète repentant que plasticien en devenir, se mue en montreur de figures dans le théâtre d’ombres à ciel ouvert d’une contrée lointaine. Passeur de silhouettes, belle métaphore du créateur d’animation….
* Du 21 au 26 avril, Les Rencontres internationales du cinéma de Pontarlier rendent hommage à cet artiste suisse. Ses courts-métrages introduisent toutes les soirées de ce festival au thème alléchant, Cinéma et peinture. L’incontournable Edvard Munch de Peter Watkins sera notamment projeté.
Du même réalisateur, on appréciera également Retouches, éloge de la picturalité animée, et Jeu, tourbillon musical, mise en abyme qui confine au vertige kaléidoscopique.
Dépourvu du moralisme lacrymal de son modèle littéraire, Peter Schlemihl, moins anachorète repentant que plasticien en devenir, se mue en montreur de figures dans le théâtre d’ombres à ciel ouvert d’une contrée lointaine. Passeur de silhouettes, belle métaphore du créateur d’animation….
* Du 21 au 26 avril, Les Rencontres internationales du cinéma de Pontarlier rendent hommage à cet artiste suisse. Ses courts-métrages introduisent toutes les soirées de ce festival au thème alléchant, Cinéma et peinture. L’incontournable Edvard Munch de Peter Watkins sera notamment projeté.