27 avril 2009

Len Lye, the art that moves

Diverses études, surtout anglo-saxonnes* ont été consacrées aux films de Len Lye, artiste qui mériterait à lui seul un espace virtuel indépendant. Ce néozélandais fut un inventeur, à l’égal de ses confrères Ruttmann et Eggeling. J’ai personnellement une affection particulière pour sa toute première animation, muette et austère, conçue à partir de 9500 dessins: Tusalava (1929) démontre que Lye, de par son héritage océanien, se situe en continuité d’une certaine abstraction symboliste et organique. Longtemps avant Mac Laren, en 1935, il invente les peintures, pochoirs ou grattages sur pellicule, procédé qu'il nomme le direct film.**
Color Box démontre ses obsessions rythmiques et rappelle que ces pionniers prônaient encore une synthèse entre les arts. Trade tattoo, accompagné de ces musiques chaloupées que Len Lye affectionne, constitue une leçon de montage, une symbiose née de la superposition ou de la confrontation entre motifs abstraits, lettres et vues réelles***. La juxtaposition génère les symboles; la pellicule est une peau où tous les signes s’agglomèrent .
Len Lye sera plus tard un adepte de la sculpture cinétique, prolongement logique de ses recherches animées, un engagement renouvelé dans l'art du mouvement.

* Si l’on excepte l’importante publication de Jean-Michel Bouhours, en 2000, aux éditions du Centre Pompidou.
** Lye expérimente également de nouveaux tirages chromatiques qui n’ont rien perdu de leur fraîcheur...
*** Je me retrouve pleinement dans ces rapports : voir, notamment, le Frontispice de l’opéra virtuel