Fantômes du matin, le plus célèbre, est, à différents titres, exemplaire. Richter y applique les techniques et trucages associés au rêve: accélérés et ralentis en rythmes syncopés, effets d'accumulation, transparences, flous, surimpression de formes que complètent les empilements physiques vus dans le film, bande inversée (passée à l'envers), points de vue subjectifs, plongées ou contreplongées.
Le cercle apparait comme une figure récurrente, déclinée en plusieurs objets: horloge ou roue (archétype de la folie), disques 78 tours, dérouleur de rampe à incendie qui transforme l'objet en une autre entité symbolique, la spirale.
Richter use, dans certaines situations, des principes fondateurs du cinématographe, de ces vingt-quatre images par seconde qui recréent l'illusion du mouvement et qu'il morcèle, qu'il arrête pour introduire quelque tour de passe-passe à la Méliès, création à partir du module le plus élémentaire du médium cinéma, photogramme par photogramme.
Cette acuité du montage permet, par exemple, avec certaines suppressions d'images, la lévitation de personnages/pantins qui jamais ne touchent le sol...
Apparitions et disparitions complètent cette expérience ludique de succubes en chapeaux melon, qui ne se réfère plus, comme aux origines, à un imaginaire romanesque mais qui explore une matière où formes et narrations se tressent, s'agglomèrent au point de laisser toute l'initiative interprétative au regardeur...
Dans son Etude cinématographique de 1926, peu avant la conception de Fantômes du matin, Richter agence deux réalités: une qu'il a précédemment explorée, formaliste et abstraite, et un aperçu physique voire organique: il superpose cercles et globes oculaires, opposant la linéarité des motifs aux volumes corporels fragmentés et modelés par la lumière*....
* Norman McLaren connaissait-il ce film? Après avoir visionné Keep your mouth shut (1944), on peut raisonnablement le penser...
Le cercle apparait comme une figure récurrente, déclinée en plusieurs objets: horloge ou roue (archétype de la folie), disques 78 tours, dérouleur de rampe à incendie qui transforme l'objet en une autre entité symbolique, la spirale.
Richter use, dans certaines situations, des principes fondateurs du cinématographe, de ces vingt-quatre images par seconde qui recréent l'illusion du mouvement et qu'il morcèle, qu'il arrête pour introduire quelque tour de passe-passe à la Méliès, création à partir du module le plus élémentaire du médium cinéma, photogramme par photogramme.
Cette acuité du montage permet, par exemple, avec certaines suppressions d'images, la lévitation de personnages/pantins qui jamais ne touchent le sol...
Apparitions et disparitions complètent cette expérience ludique de succubes en chapeaux melon, qui ne se réfère plus, comme aux origines, à un imaginaire romanesque mais qui explore une matière où formes et narrations se tressent, s'agglomèrent au point de laisser toute l'initiative interprétative au regardeur...
Dans son Etude cinématographique de 1926, peu avant la conception de Fantômes du matin, Richter agence deux réalités: une qu'il a précédemment explorée, formaliste et abstraite, et un aperçu physique voire organique: il superpose cercles et globes oculaires, opposant la linéarité des motifs aux volumes corporels fragmentés et modelés par la lumière*....
* Norman McLaren connaissait-il ce film? Après avoir visionné Keep your mouth shut (1944), on peut raisonnablement le penser...