Barbette fut un étrange saltimbanque à la fois funambule, trapéziste et travesti, qui inspira à Cocteau un des plus beaux passages du Livre Blanc*. Dans cet article daté de 1926, Cocteau livre quelques développements sur les arts du spectacle et le cinématographe .
Ce dernier, selon lui, a détrôné la sculpture réaliste. Ses personnages de marbre, ses grandes têtes pâles, ses volumes aux ombres, aux éclairages superbes, toute cette humanité abstraite, cette inhumanité silencieuse, remplacent ce que l'œil demandait jadis aux statues *..On reconnaît dans cette phrase l'expression lapidaire de Cocteau, où se mêlent la chronique verbeuse (éclairages superbes) et l'intuition du poète. Cette humanité abstraite, cette inhumanité silencieuse m'ouvrent des horizons.... Et Cocteau, par ses pertinences acérées prises dans une gangue superficielle et mondaine, reflète bien ces Années Folles...
On pourrait ainsi évoquer un cinématographe statique, plastique, modelé, hiératique à l'opposé d'un cinéma rythmique et musical.. Ou interpréter cette citation comme un emprunt néoclassique, une suprême naïveté devant les facilités apparentes d'un nouveau médium, à la façon des pionniers photographes qui eurent la prétention d'imiter ou de supplanter les peintres...
Mais, en 1926, Cocteau n'a pas encore réalisé le Sang d'un poète... Nous y reviendrons...
*Barbette dans Le Livre Blanc, Poche Biblio, p.103
On pourrait ainsi évoquer un cinématographe statique, plastique, modelé, hiératique à l'opposé d'un cinéma rythmique et musical.. Ou interpréter cette citation comme un emprunt néoclassique, une suprême naïveté devant les facilités apparentes d'un nouveau médium, à la façon des pionniers photographes qui eurent la prétention d'imiter ou de supplanter les peintres...
Mais, en 1926, Cocteau n'a pas encore réalisé le Sang d'un poète... Nous y reviendrons...
*Barbette dans Le Livre Blanc, Poche Biblio, p.103