En guise d’exemple, prenons le nouveau musée Pompidou de Metz, stratégiquement situé dans une ville qui n’a rien à envier culturellement à certaines métropoles de l’est de la France.
Passons rapidement sur l’enveloppe extérieure qui favorise une vision frontale et de trois quarts, oublions l’esplanade déprimante sur laquelle il se situe : avec les années, l’endroit gagnera probablement en verdure et le bâti en finitions.
L’intérieur du musée s’inscrit aussi dans une problématique actuelle. Le lieu se veut ouvert, et on s’étonne de cette profusion de baies vitrées qui conduit indubitablement à certaines difficultés de conservation. Le paysage est omniprésent et capte souvent l’attention des visiteurs au détriment de l’accrochage.
Mes élucubrations de mauvais aloi m’inciteraient à croire que le montrer prime désormais sur la conservation : on en vient alors à soulever un pan de tissu pour observer un tirage de Man Ray et préserver son intégrité, maigre protection contre le pouvoir hypnotique d'une vue panoramique de la ville… Notre attrait pour les ouvertures architecturales semble avoir terrassé les cimaises… Le spectacle est dehors. La béance génère implicitement l'aveuglement, une terrible indifférence à l'égard des œuvres que l'on frôle en papillonnant vers la source lumineuse.
Cette hégémonie architecturale à laquelle les commissaires de cette exposition inaugurale ont eu déjà à s'adapter, s'affranchit des impératifs de conservation... Cela surprend.
On appréciera à sa juste valeur la nécessaire plasticité des œuvres opposée à la rigidité de cette architecture à peine née.
On appréciera à sa juste valeur la nécessaire plasticité des œuvres opposée à la rigidité de cette architecture à peine née.