On peut s’interroger sur la nécessité de présenter les collages originaux d’Une Semaine de bonté au musée d’Orsay* plutôt qu’en un autre lieu. Est-ce en raison de la matière première utilisée par Max Ernst ? Je rappelle qu’il s’agit de gravures pour des romans populaires, de publications à vocation publicitaire ou scientifique parues dans la seconde moitié du XIXe siècle que l'auteur de Loplop a détourné à sa manière . Toujours est-il que cet ensemble n’a plus été montré depuis 1936….
Max Ernst a toujours souhaité fabriquer un original destiné à une reproduction imprimée comme il l’a fait pour la Femme 100 têtes (1929) et Rêve d’une petite fille qui voulait entrer au Carmel (1930). Mais les originaux nous donnent à voir certains ajouts, les teintes jaunes, bistres, orangées ou roses du papier, et confirment la virtuosité technique de Ernst. Si certains ajouts ou modifications sont très visibles, d’autres se fondent dans les réseaux linéaires et les moirures du papier. Le collage ici parvient à une harmonie graphique au contraire d’une bonne part de l’esthétique du collage* qui revendique l'hétérogénéité.
Ces trois essais de Ernst peuvent être considérés comme les fondements du roman graphique : les images se suffisent presque à elles-mêmes, ne seraient-ce les titres. Tout y est réminiscences mythologiques, romanesques ou plastiques. L’ensemble est séparé en cinq cahiers de couleur différente, dispositif repris dans l’exposition auquel il ajoute deux autres séparations qui sont autant de grilles de lectures : les jours de la semaine et les sept éléments: l’eau, le feu, le sang, le noir, la vue et l’inconnu...
* Jusqu'au 13 septembre.
** Ces distinctions ont été parfaitement dégagées et analysées, notamment par Lascault et Aragon.
Max Ernst a toujours souhaité fabriquer un original destiné à une reproduction imprimée comme il l’a fait pour la Femme 100 têtes (1929) et Rêve d’une petite fille qui voulait entrer au Carmel (1930). Mais les originaux nous donnent à voir certains ajouts, les teintes jaunes, bistres, orangées ou roses du papier, et confirment la virtuosité technique de Ernst. Si certains ajouts ou modifications sont très visibles, d’autres se fondent dans les réseaux linéaires et les moirures du papier. Le collage ici parvient à une harmonie graphique au contraire d’une bonne part de l’esthétique du collage* qui revendique l'hétérogénéité.
Ces trois essais de Ernst peuvent être considérés comme les fondements du roman graphique : les images se suffisent presque à elles-mêmes, ne seraient-ce les titres. Tout y est réminiscences mythologiques, romanesques ou plastiques. L’ensemble est séparé en cinq cahiers de couleur différente, dispositif repris dans l’exposition auquel il ajoute deux autres séparations qui sont autant de grilles de lectures : les jours de la semaine et les sept éléments: l’eau, le feu, le sang, le noir, la vue et l’inconnu...
* Jusqu'au 13 septembre.
** Ces distinctions ont été parfaitement dégagées et analysées, notamment par Lascault et Aragon.