13 décembre 2008

Le Méliès tchèque...

Karel Zeman, combinait les prises de vue réelles (acteurs) avec des décors aux lignes piranésiennes, et qui furent souvent empruntés à Gustave Doré. L’univers de Zeman baigne dans le XIXe siècle, ère des grandes expositions universelles et de la foi positiviste, époque où les rouages et les mécanismes bouleversent le paysage et qui annonce le machinisme esthétique et autres ballets mécaniques… On en retiendra cette juxtaposition qui se montre, ce raffinement graphique des lieux qui contraste avec l’évolution presque balourde des personnages, comme si ces derniers, acteurs filmés, faisaient les frais d’une animation aux tempi approximatifs. Ce décalage, qui fait s’affronter une grossièreté de chair et une méticulosité fabriquée n’est pas le moindre des charmes animés du cinéaste tchèque… C’est aussi une leçon à mûrir, qu'il s'agisse d'Un Songe ou du Jardin des Supplices.
L’artifice, bien qu’en justifications opposées, s’y exprime…
Un Songe
où le personnage tente d’échapper à sa propre folie, à son propre désarroi, le Jardin des Supplices qui recompose la nature et l'humain…