7 octobre 2008

Le FRONTISPICE, de quelques partis pris.


Le Frontispice de Mirbeau est programmatique. En plus du ressort narratif (introduire le narrateur), il annonce les sujets à venir : le meurtre et les fondements sociaux, psychologiques et politiques de toute mort violente, la femme vampire, inspiratrice du crime et fascinée par lui. Une des difficultés consiste à inclure cette conversation sans l’illustrer, amener peu à peu les différentes perspectives de l’œuvre sans déflorer les éclats visuels…
Les couleurs, artificielles, jouent un rôle prépondérant, renforcent les effets de collages, de surimpressions et de déformation. Les décors tramés, allusions à l’avant-garde fin de siècle, à l’éloge de la planéité, sont des vues mortifères, des métaphores de l’enfermement. Un éclair rouge traverse en deux moments, durant deux intermèdes musicaux voulus par le compositeur, des teintes majoritairement froides.

Lorsque la féminité prend le pas dans la discussion, les ombres progressivement s’accentuent et creusent l’espace.
Enfin, le texte de Kinda Mubaideen est utilisé tel quel*, comme des mots images, images typographiques du discours et de la conversation, images aussi de notre respect à Mirbeau...

* En raison des impératifs de durée, quelques coupes ont été pratiquées dans le texte. Vous les retrouverez prochainement sur le site consacré à l'opéra virtuel.